Vers 1300
Un nouveau son de cloche
Une fois encore, l’innovation technique sera à l’origine d’une transformation de la société en imposant sa loi, celle qui deviendra la loi du marché.

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L’annonciation de Crivelli, illustre l’essor du commerce : tapis ottoman, livres à marocain rouge, coussins brodés…

L’annonciation de Crivelli, illustre l’essor du commerce : tapis ottoman, livres à marocain rouge, coussins brodés…
Nous sommes à la fin du XIIème siècle. Le moulin à eau, l’assolement triennal, le collier d’épaule et surtout le gouvernail d’étambot, puis les premières machines à tisser vont permettre à certains bourgs des Flandres et de Toscane de développer leur économie. Surtout, ces derniers vont établir les bases de nouvelles relations sociales et de travail, où l’argent et le salariat vont peu à peu s’imposer face au servage qui va de ce fait décliner.
La productivité augmentant avec comme corollaire une baisse de prix, le nombre de clients solvables s’accroît ainsi que la demande de crédit. Peu à peu, se mettent en place les bases du capitalisme. La ville de Bruges[1] sera le premier porte-étendard de cette économie émergente.
Clin d’œil à l’histoire, bien avant que ne résonne la cloche de Wall street, les premières cloches « publiques » font leur apparition sur les beffrois. Désormais, les cloches n’indiquent plus uniquement l’heure des prières mais rythment la vie économique. Un nouveau son de cloche qui va se répandre, mettant en concurrence le spirituel et les biens matériels.
500 ans plus tard, le matériel aura pris un avantage significatif avec les premières pièces de dollar , frappées en 1793 à Philadelphie ; les premiers billets à l’effigie des présidents américains datent, pour leur part, de 1861.
Un symbole qui vaudra de l’or (1, 506 gramme à l’origine, fixé par le Mint Act, le 2 avril 1792).
1 – Au sommet de sa puissance, vers 1340, Bruges compte seulement 35 000 habitants, ce qui relativise cependant la portée de sa puissance.
A voir et à lire pour aller plus loin :
- « Capitalisme et pulsion de mort »
: l’économiste Bernard Maris, alias oncle Bernard dans Charlie Hebdo, et l’historien et économiste Gilles Dostaler convoquent Freud, Keynes, Smith, Bataille et bien d’autres, et allongent le libéralisme pour une psychanalyse forcée. Le libéralisme allongé sur un divan. Un livre qui ose une lecture psy du capitalisme et de ses dérives.
- Une brève histoire de l’avenir
, de Jacques Attali. Un ouvrage qui malgré son titre évoque autant le passé que l’avenir et notamment la montée en puissance de l’ordre marchand.
- Mille milliard de dollars
, un film d’Henri Verneuil, avec Patrick Dewaere. Un polar qui dénonce avant tout les dangers de la mondialisation, propice à l’apparition de sociétés aussi tentaculaires qu’inhumaines, dans lesquelles chacun n’est qu’un pion jetable à volonté, obligé de faire sans cesse du profit pour espérer survivre, au gré – et malgré – des gouvernements qui se succèdent ici et là.
2 commentaires
Il me semble que « tout » s’accorde avec débuts, donc les tous débuts.
Posté le 11 décembre, 2010 à 14 h 26 min
Et aujourd’hui le capitalisme touche à sa fin !
http://minurl.fr/k0b
http://www.pauljorion.com/blog/?p=2354
Posté le 2 juin, 2009 à 21 h 56 min
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